
Masque révélateur
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Ce n’est pas une image spectaculaire qui a été sélectionnée par 1X, mais une image rituelle. Et dans ce rituel, un masque.
Loin de cacher, le masque révèle. Il permet de dire autrement, d’incarner l’ancestral, de traverser le temps. À Yogyakarta, en Indonésie, le Topeng convoque cette force : un théâtre dansé où le corps disparaît pour laisser place à des figures d’un autre âge. Dans cette photographie, le masque n’est pas seulement un accessoire — c’est une voix.
Ce qui m’a poussée à déclencher, ce n’est pas tant la scène, que ce qui déborde du masque : les mains en mouvement, les yeux peints qui regardent sans voir, les tensions du corps, les fibres qui s’emmêlent. C’est là que l’humain se fraie un passage. Dans le trouble. Dans le trop-plein. Dans ce que l’on ne contrôle pas.
Photographier un masque, c’est photographier un visage absent. C’est tenter de capter ce que le regard ne montre pas, mais que la présence trahit. Un fil que je tire souvent : ce qui reste quand le visible se retire, ce qui parle sans mots, ce qui s’incarne sans nom.
Cette image entre aujourd’hui dans la sélection de 1X, aux côtés d’autres qui partagent cette même quête — non pas de représentation, mais de résonance.