Ancres (Italie, Venise)

La coutume des chaînes d'amour n'est pas née à Paris, comme beaucoup le pense, mais à Rome , au début des années 2000.

Elle doit son essor au roman Ho voglia di te de Federico Moccia , dans lequel deux personnages accrochent une cadenas sur le Pont Milvio avant de jeter la clé dans le Tibre. Le geste s'est rapidement propagé parmi les jeunes Italiens, puis a traversé les frontières.

À Paris, le phénomène s'est cristallisé sur le Pont des Arts , devenu en quelques années un véritable mur de métal et de promesses.

Les municipalités ont dû intervenir : sous le poids des cadenas, certains ponts menaçaient de céder. Aujourd'hui, de nombreuses villes — Venise comprennent — interdisent cette pratique au nom de la préservation du patrimoine.

L'histoire de ces chaînes raconte autant le  besoin universel de laisser une trace que la fragilité des symboles qu'on croit éternels. De Rome à Venise, d'un pont à l'autre, le geste s'est vidé de sa clandestinité romantique pour devenir un rituel mondialisé.