As us (Tanzanie, Zanzibar)

Le singe vervet (Chlorocebus pygerythrus), très présent en Afrique de l’Est, développe des stratégies d’adaptation complexes dans les environnements anthropisés. Capable de reconnaître les routines humaines, de tester des interactions objets/environnement, et d’exploiter des contextes nouveaux (hôtels, restaurants, jardins), il ne copie pas l’homme : il apprend, expérimente, ajuste.

Ce phénomène s’inscrit dans ce que les primatologues appellent la plasticité comportementale — une capacité d’ajustement individuel ou collectif face à des milieux changeants. Contrairement à des espèces ayant des traditions sociales transmissibles (comme les chimpanzés), les vervets apprennent souvent seuls, par interaction directe. Leur posture, parfois étrangement “humaine”, est donc moins un mimétisme qu’un effet de contexte partagé : celui d’une cohabitation discrète mais constante avec l’humain.

Ce type de comportement soulève aussi des questions sur la porosité entre monde sauvage et monde construit, et sur la façon dont certaines espèces deviennent, malgré elles, les observatrices silencieuses de nos modes de vie.