Banc royal (Jordanie, Amman)

Dans les rues d’Amman, l’image du roi Abdallah II s’affiche comme une présence familière et constante. Ici, au cœur de la ville, son portrait lumineux surplombe un banc de pierre où trois jeunes femmes rient sous un lampadaire. Cette scène ordinaire incarne l’instantané d’une Jordanie contemporaine, où la tradition monarchique cohabite avec une jeunesse urbaine libre, cultivée et connectée.

Le royaume hachémite, fondé par les descendants du prophète Mahomet après leur exil du Hedjaz, a été façonné par des influences multiples — tribales, coloniales, palestiniennes. Le roi Abdallah II, fils du roi Hussein et de la Britannique Antoinette Gardiner (reconnue comme la princesse Muna al-Hussein), incarne cette identité hybride. Quant à la reine Rania, d’origine palestinienne, elle symbolise un engagement moderne en faveur de l’éducation, du numérique et des droits sociaux. Ce couple royal cristallise ainsi une identité jordanienne ancrée et ouverte.

À Amman, les portraits du roi jalonnent les murs comme des repères bienveillants. Ils veillent sans dominer. Ils deviennent décor, mais aussi mémoire collective. Dans cette photo, ils croisent des gestes simples : un rire étouffé, un regard partagé, une pose fugace — comme pour rappeler que l’histoire d’un pays se raconte aussi dans ses interstices.