Entre deux (Japon, Osaka)

Au Japon, les expressions de genre s’inscrivent dans un équilibre complexe entre conformisme social et expérimentation esthétique. Dans l’espace public, les codes restent fortement binaires, mais une androgynie stylisée y est paradoxalement valorisée — notamment dans la mode de rue japonaise, les sous-cultures Visual Kei ou J-Pop, et le théâtre Takarazuka, où des femmes interprètent des rôles masculins devant un public majoritairement féminin.

Cette photographie prise à Osaka, l’une des villes les plus ouvertes du pays en termes de styles et d’identités, capture ce moment de flottement visuel entre les genres. Ce flou d’identité n’indique pas forcément une revendication LGBTQ+, mais peut relever d’une posture pure esthétique, typique du Japon contemporain, où le look ne reflète pas toujours l’orientation ni la revendication.

Ce mélange volontaire d’attributs masculins et féminins s’observe aussi dans la culture des “genderless boys” (ジェンダーレス男子), jeunes hommes japonais qui adoptent une allure neutre et soignée, sans pour autant remettre en question leur genre assigné.