L’atelier de Neptune III (Tanzanie, Zanzibar)

À Zanzibar, sous un abri de fortune au bord de l’océan, les mains s’activent sans relâche autour de la poissonnerie artisanale. Les pêcheurs découpent les prises du jour — murènes, poissons-perroquets, vivaneaux — dans un ballet de gestes rapides, transmis de génération en génération. Les tables de découpe, grossièrement cimentées, deviennent l’épicentre d’un marché de poisson côtier où s’échangent à la fois la marchandise et les nouvelles du jour. Ce lieu est plus qu’un espace de travail : c’est un carrefour communautaire, ancré dans les rituels maritimes de Zanzibar, où la parole circule aussi librement que le poisson. Le filetage manuel, l’absence de réfrigération et la vente directe à la criée témoignent d’un savoir-faire vivant, façonné par les contraintes du climat et du littoral. Un quotidien marin brut, en dehors des circuits touristiques, où l’économie locale épouse les marées.