Navire fantôme (Indonésie, Bali)

Les lignes de cette goélette rappellent les pinisi, navires traditionnels des peuples Bugis et Makassar, au sud de Sulawesi. Construits intégralement en bois selon un savoir-faire ancestral transmis sans plan écrit, ces bateaux ont longtemps assuré le commerce inter-îles : clous de girofle, bois précieux, textiles, chargés et déchargés port après port, bien avant l’arrivée des colons.

Depuis 2017, la construction des pinisi est inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’UNESCO. Leur signature : coque fine et allongée, deux mâts verticaux, gréement simple et efficacité marine éprouvée. Aujourd’hui, beaucoup sont reconverties — en bateaux de croisière, yachts privés ou hôtels flottants. D’autres servent encore au cabotage artisanal.

À Bali, ces bateaux accostent parfois à la nuit tombée depuis Flores, Komodo ou Sumba. À contre-jour, leur silhouette sombre se détache lentement, comme un vestige du temps long. Sur l’eau figée, leur allure défie les logiques modernes : lenteur, silence, bois, vent — rien n’est numérique, tout est transmis.

Cette photographie a été sélectionnée par la prestigieuse galerie internationale 1X.com, qui distingue des œuvres pour leur valeur esthétique et documentaire.