Pink lady (Indonésie, Bali)

L’usage des écrans chez les enfants balinais reflète une transformation rapide des pratiques éducatives et sociales. Dans les zones urbaines et semi-urbaines de Bali, le smartphone devient un outil multifonction accessible même dans les foyers modestes : il remplace à la fois la télévision, les jouets, l’appareil photo, et parfois l’enseignant.

Ce changement s’inscrit dans une cohabitation de deux systèmes culturels :
– d’un côté, les traditions balinaises (transmission orale, pratiques communautaires, rituels religieux) ;
– de l’autre, les technologies numériques globalisées, souvent utilisées dès le plus jeune âge.

Le bale banjar, espace traditionnel de socialisation, est concurrencé par les interfaces digitales, surtout dans les familles où les deux parents travaillent.

Si l’accès aux écrans peut favoriser certaines formes d’autonomie ou de distraction, il pose aussi des questions de santé mentale, d’hyperstimulation et de fracture générationnelle. En Indonésie, l’âge moyen du premier contact avec un téléphone est en baisse constante, et les usages précoces s’intensifient, notamment à travers les vidéos, les jeux et les réseaux sociaux.

Cette photographie interroge la tension entre enracinement local et connectivité globale.