Sacré rock (France, Clisson)

Dans l’iconographie chrétienne, le vitrail est un récit figé dans la lumière, destiné à édifier les fidèles. Celui du Hellfest, installé dans la chapelle du festival à Clisson, détourne ce format ancestral pour lui insuffler une dévotion d’un autre ordre : celle du metal.

Le musicien représenté ici, auréolé de Jack Daniel’s et d’une guitare sacrée, évoque Lemmy Kilmister, figure mythique de Motörhead, souvent vénéré comme un saint païen par les fans.

Cette hybridation entre art religieux et culture rock n’est pas anodine. Elle s’inscrit dans une tradition bien réelle du “Rock Sacré” : on trouve en Europe plusieurs églises reconverties en salles de concert, et au Japon, certains temples bouddhistes organisent des rituels en musique metal pour toucher les jeunes générations.

Le Hellfest, en consacrant un espace à ce vitrail, interroge notre besoin de rituels, de transcendance collective, et de figures tutélaires dans une société sécularisée.