Sourires pour l'au-delà (Indonésie, Bali)

Lors d’une cérémonie de crémation (ngaben), deux enfants balinaises en tenue traditionnelle posent en bordure du rituel, entre gravité et spontanéité. À Bali, ces cérémonies ne sont pas des funérailles tristes : elles incarnent une libération de l’âme, et rassemblent parfois des centaines de familles dans un même cortège.

Les fillettes portent un kebaya, blouse traditionnelle en dentelle ou coton fin, accompagnée du kamen (sarong balinais) et d’une ceinture noire, symbolisant le respect du cycle mort-vie. Les enfants participent très tôt à ces rituels, non comme figurantes, mais comme actrices conscientes de la continuité générationnelle.

Les offrandes en osier visibles à l’arrière-plan sont confectionnées à la main par les familles, souvent à l’aube, et mêlent fleurs, riz, encens et symboles animistes. Elles forment un langage silencieux qui relie les vivants aux ancêtres.

À Bali, les rites ne sont jamais figés : ils évoluent avec le temps tout en restant des piliers éducatifs. Être présent à une crémation, c’est apprendre à honorer sans peur, à reconnaître la mort comme passage. Ces sourires d’enfants, au milieu de la ferveur collective, disent aussi cela : une culture où le sacré se transmet par le quotidien.