
Les dessous du sable
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À Zanzibar, l’algue est une matière première aussi précieuse que discrète. Chaque jour, sur les plages touristiques du nord de l’île, des équipes ramassent à la main ces végétaux rejetés par la mer. Leur présence gêne la baignade, mais cache un circuit économique dense : l’algue est lavée, séchée, vendue localement, ou exportée vers l’Asie, où elle sert dans la cosmétique, la pharmacopée et l’agroalimentaire.
Dans cette photographie, aucune pose : les corps sont déjà au travail, dans la lumière crue du matin. Brouettes, seaux, combinaisons vertes – tout est là, sans décor. À l’arrière-plan, le ponton d’un hôtel de luxe souligne le contraste. Le sable n’est pas encore lisse : il faudra des heures, et des gestes invisibles, pour qu’il le devienne.
Ce tirage fait partie de la série Valoriser l’invisible, et a été sélectionné par 1X.com pour sa force documentaire. Il témoigne d’un quotidien ordinaire, souvent effacé : celui de celles et ceux qui rendent les plages “parfaites”.