Battement de côte (Sénégal, MBour)

Sur les plages du littoral sénégalais, les pirogues de pêche artisanale, longues de plusieurs mètres et peintes à la main, forment une flotte chatoyante aux noms gravés dans la mémoire collective. Ces embarcations, inscrites au patrimoine immatériel, ne sont pas de simples outils : ce sont des symboles de subsistance, de transmission, d’ancrage territorial.

À M’Bour, elles accueillent chaque matin un ballet foisonnant : pêcheurs, mareyeurs, vendeuses de poissons, enfants porteurs, hommes aux paniers d’oursins ou de sardinelles. La plage devient marché, scène, lieu de rencontre — mais aussi de tension.

Car ces mêmes pirogues, façonnées pour la pêche, sont parfois réquisitionnées pour des traversées clandestines vers l’Europe. Entre outil de vie et véhicule d’exil, elles cristallisent un paradoxe : celui d’un rivage où l’abondance côtoie le départ forcé, et où l’océan est à la fois ressource et frontière.

Cette photographie a été sélectionnée par la prestigieuse galerie internationale 1X.com, qui distingue des œuvres pour leur valeur esthétique et documentaire.