Eau vive (Guadeloupe, Trou au Chien)

Dans les hauteurs de Trois-Rivières, en Guadeloupe, les coupures d’eau courante sont devenues si fréquentes qu’elles redessinent les gestes les plus élémentaires. À Trou au Chien, ce sont les rivières, non les robinets, qui assurent le quotidien. On y vient se laver, chaque jour ou presque, dans une ambiance silencieuse mais digne.

Ces hommes, réunis au bord de l’eau, incarnent une forme de résilience ordinaire : leur présence n’est ni misérabiliste ni pittoresque. Elle dit simplement la réalité d’un territoire ultramarin où l’accès à une ressource aussi vitale que l’eau reste inégal, en 2025. Le lit de la rivière devient alors un espace communautaire et politique, où se rejouent des questions d’égalité, de dignité, de justice environnementale.

Cette photographie, prise au cœur du bassin de vie guadeloupéen, témoigne d’un quotidien invisible dans les imaginaires touristiques. Une invitation à regarder autrement : non pas la misère, mais la capacité de réinvention des gestes les plus essentiels.