Mer de pierres, mer d’exils (Jordanie, Amman)

À l’est d’Amman, le camp d’Al-Wehdat se fond dans l’urbanité dense de la capitale. Créé en 1955 pour accueillir les réfugiés palestiniens ayant fui la guerre de 1948, il compte aujourd’hui plus de 57 000 personnes enregistrées par l’UNRWA, sur moins d’un kilomètre carré. Entre ruelles étroites, béton entassé, et constructions en hauteur, la précarité n’efface ni l’attachement au lieu, ni la mémoire de l’exil.

La Jordanie reste l’un des pays les plus hospitaliers du monde au regard de sa population : plus de 2,3 millions de réfugiés palestiniens sont enregistrés sur son territoire, dont environ 18 % vivent dans des camps officiels. À cela s’ajoutent près de 1,3 million de réfugiés syriens, ainsi que des communautés irakiennes, yéménites et soudanaises.

Sur cette image, le drapeau jordanien domine un paysage urbain fragmenté, mais vivant. C’est toute l’ambiguïté du territoire : une nation d’accueil, sans statut définitif, qui abrite, intègre, et résiste.