Miror (Maroc, Chefchaouen)

Chefchaouen, côté médina. Depuis l’intérieur sombre d’un café, un miroir mural accroché près de la porte reflète l’extérieur comme un cadre autonome. L’image y est inversée mais limpide : une arche ancienne, des murs ocres, deux femmes en discussion, un enfant à leurs pieds. L’essentiel se joue là, dans cette portion isolée du monde, où le miroir ne renvoie pas le spectateur à lui-même, mais le projette hors de l’espace intérieur, vers la lumière vive de la rue.

Le contraste est total : pénombre bleutée à l’intérieur, éclat du jour au dehors. L’œil est naturellement happé par ce reflet plus réel que la scène elle-même, où l’humain, le bâti et la lumière s’accordent sans artifice. À Chefchaouen, la couleur ne s’arrête pas aux murs : elle s’infiltre dans les reflets, les seuils, les interstices.