Steel in Red (Japon, Tokyo)

La Tokyo Tower, construite en 1958, s’inspire de la Tour Eiffel mais la dépasse de quelques mètres (333 m contre 324 m). Elle est intégralement peinte en orange international et blanc — une obligation liée aux normes de sécurité aérienne du Japon, et non un choix esthétique. Tous les cinq ans, cette structure de plus de 4 000 tonnes est repeinte à la main, étage par étage, sans fermeture au public, dans un processus minutieux qui dure près d’un an.

Dans la nuit tokyoïte, l’ossature de la tour perd son apparence familière pour devenir un réseau vibrant de lignes métalliques. Loin de l’image romantique des monuments éclairés, ce fragment d’acier révèle la face brute, rythmique et fonctionnelle d’une mégapole technologique. Vue de dessous, l’architecture urbaine cesse d’être décorative : elle expose ses nerfs.

Photographie contemporaine du Japon, cette œuvre fait résonner forme et fonction dans un minimalisme électrique.