Tendre sillage (Tanzanie, Zanzibar)

Sur les rivages de Zanzibar, les voiles portés par les jeunes filles forment une palette mouvante aux racines profondes. Leurs couleurs ne sont ni anodines ni simplement décoratives : elles prolongent l’histoire d’un archipel-carrefour, brassé par les échanges entre Afrique, Asie et péninsule Arabique.

Au XIXe siècle, les voiles de tête, souvent appelés kofia ou khanga selon la coupe, étaient importés d’Inde et d’Oman. Leur couleur indiquait parfois un statut, une occasion, ou une origine. Aujourd’hui, avec la mondialisation des marchés textiles, des voiles en polyester fluorescent venus de Chine ou de Dubaï cohabitent avec les cotonnades traditionnelles. Mais le geste reste : s’envelopper, nouer, adapter. Même à la plage.

Ce tableau d’enfants marchant dans l’eau, voiles au vent, est aussi une métaphore : l’identité se tisse au fil de l’histoire, mais se joue ici, dans le simple fait de marcher ensemble dans une mer qui relie.